Après le casse-tête de la composition de la liste, le duo Montasser Louhichi-Anis Boussaïdi va devoir résoudre le dilemme du système de jeu le plus adéquat. Un match à ne pas rater.
La rencontre de ce soir avec la Guinée équatoriale est d’une importance capitale pour l’équipe de Tunisie dans ce long parcours qui nous mènera, espérons- le, vers la qualification à la Coupe du monde 2026. Les Tunisiens se préparent et s’attendent donc à ce que cette soirée du 5 juin soit une soirée de victoire. Car seuls les trois points du succès nous rapprocheraient davantage du fabuleux objectif tracé. L’adversaire de ce jour, notre principal concurrent direct pour cette belle aventure, a été presque mis hors d’état de nuire après s’être vu retirer ses 6 points au classement suite à la perte par forfait de ses deux matches contre la Namibie et le Liberia sur le score de 3-0 et la sanction de son meilleur attaquant buteur Emilio Nsue Lōpez par la Commission de discipline de la Fifa. La première des précautions à prendre, côté tunisien, c’est d’oublier «ce cadeau» et de continuer à avoir à l’esprit que ces six points peuvent être restitués par la Commission de Recours de la Fifa (même si l’hypothèse est fort improbable du fait que la décision a émané de l’une des plus grandes commissions de la plus haute instance sportive dans le monde).
La technique individuelle au service du collectif
Pour chercher cette victoire qui nous est indispensable, le tandem Louhichi-Boussaîdi, auquel a été confiée la lourde mission de continuer l’intérim à la tête des Aigles de Carthage jusqu’au 9 juin, doit faire le bon assemblage d’un onze de combat animé d’une volonté commune : gagner. Réussir un tel challenge n’est possible que par un football intense, porté vers l’avant. Avec toujours cet équilibre à préserver entre une bonne assise défensive, la réussite de la transition rapide dans les deux sens (défense-attaque et attaque-défense) et l’efficacité dans la surface de l’adversaire. Ces trois paramètres n’échappent sans doute pas à Montasser Louhichi qui a disséqué, à coup sûr, les faiblesses et les failles du dispositif équato-guinéen et n’a négligé aucun détail pour préparer la bonne stratégie de jeu et profiter pleinement des grandes qualités de ses joueurs placés dans leurs meilleurs registres afin de sortir vainqueur de ce duel.
En 3-5-2 ou en 4-3-3 ?
L’équipe de Tunisie a ce grand atout de posséder de bons manieurs du ballon qui peuvent jouer en bloc en situation défensive comme en position d’attaque. C’est son point fort qui limite les espaces à l’adversaire autant qu’il offre de belles opportunités pour le prendre de vitesse par le jeu en renversement rapide du ballon. Le meilleur système que privilégie en premier Montasser Louhichi, c’est le 3-5-2 plus sécurisant avec une défense à trois pour mieux libérer et placer haut les latéraux sur les côtés. Si dans les buts, il va mettre, les yeux fermés, Béchir Ben Saïd, on se demande qui sera le troisième axial aux côtés de l’incontournable duo Talbi-Meriah ? Dylan Broon ou Nader Ghandri même si le premier semble en ballottage favorable ? On se pose aussi la question que si Ali Abdi est indiscutable sur le flanc gauche, quel sera le choix au poste d’arrière droit pour meubler le vide laissé par Wajdi Kechrida ? Hamza Mathlouthi, qui est à son meilleur niveau de performance, plus utile dans le boulot offensif ou Yan Valery plus musclé dans le travail défensif ? En milieu, on tend à aligner la paire Elyès Skhiri-Aïssa Laïdouni, comme demis qui ratissent large, un milieu de projection comme attaquant supplémentaire qui sera probablement Hamza Rafia qui a un meilleur allant offensif que Mohamed Ali Ben Romdhane. En cas d’option pour un 4-3-3 que ce soit choisi dès le coup d’envoi ou dicté en cours de jeu, quelle sera aussi la formule idéale pour une ligne d’attaque à trois, après la blessure musculaire contractée par la pointe fort pressentie au début du stage Seifeddine Jaziri ? Haithem Jouini, appelé en renfort, avec peu de temps de jeu dans les jambes et qui est en déficit de forme, pourrait être aligné comme titulaire dans le seul but de peser par sa présence physique sur la charnière centrale de l’adversaire. On se dit pourquoi pas la formule osée et pimpante Saifallah Ltaief, le plus doué en dribbles sur le couloir droit, Elias Sâad comme fer de lance, poste où il peut se distinguer avec cet excellent passeur qu’est Elias Achouri, le patron le plus habile, balle au pied, de l’aile gauche et qui a le plus d’impact ? Une meilleure addition de talents généreux avec de la technique et de la vitesse dans le travail de percussion vaut mieux qu’une association de joueurs costauds, sans génie créateur et pas très vifs pour imprégner un rythme élevé.
En homme averti que l’exercice sera difficile mais qu’il est devant l’obligation de gagner le défi, Montasser Louhichi ne doit pas rater ce rendez-vous décisif pour l’équipe de Tunisie et pour le football tunisien.